Pourquoi je n'ai pas signé l'appel pour José Bové...

Début janvier un appel à la candidature de José Bové pour les présidentielles à circulé sur le net.Cet appel a été initialement signé par 100 personnes.Bové y a réagi favorablement en déclarant que si 10 000 personnes avaient signé cet appel pour le 20-21 janvier, il pourrait revoir sa position.J'ai refus de signer cet appel pour un certain nombre de raison:La démarche unitaire lancée à la suite des comités du 29 mai (et donc à la suite du NON au référendum) me semblait contenir un certain nombre d'avancées. Le regroupement pouvait être très large (en gros à gauche du PS) en réunissant tous les participants à la campagne référendaire.Ensuite, il s'agissait d'inventer une nouvelle forme de démocratie et donc peut-être une nouvelle façon de faire de la politique, loin des appareils parisiens, loin des stratégies personnelles ou partidaires.Enfin, il pouvait s'agir de traduite politiquement le mouvement important né dans les années 90, à Seattle, aux FSM, et d'une manière générale par tous ceux qui veulent un autre monde.La démarche initiée était certes complexe. Mais elle était le fruit d'un consensus entre des individus et des mouvements politiques.Cette démarche a échouée. Les premiers responsables de cet échec sont les responsables de la LCR. En refusant de s'investir dans la démarche, ils privaient le mouvement d'un équilibre indispensable entre les partis politiques. A partir de ce refus, le PC devait le seul "grand parti" présent dans la démarche. Dès lors le processus était faussé.Le deuxième responsable est José Bové. Son départ en fanfare en novembre est apparu comme un abandon du combat. Mais ce retrait était d'autant plus désagréable qu'il était accompagné de l'évocation d'un possible retour "si les conditions étaient réunies". Dans le genre "je m'en vais, mais n'oubliez pas de venir me rechercher", on ne fait pas mieux.A partir de ce moment, le PC était vraiment seul au sein des collectifs. Sa réaction de replie sur lui-même, n'en a pas été étonnant.Marie-Georges Buffet est désignée candidate. C'est un coup de force. Il est justement dénoncé.Mais est-ce une raison pour en faire un deuxième ?Evidement non. Mais c'est malgré tout ce qui est en train de se passer avec cet appel.Comme militant autogestionnaire, je ne peux me résoudre à faire appel à un homme providentiel, aussi prestigieux, charismatique et brillant soit-ilVoilà, c'est pour ces raisons que je n'ai pas signé l'appel.Mais beaucoup (vraiment beaucoup) d'autres l'ont fait. Il semble qu'au soir de ce week-end, il y ait 30 000 signatures. Soit, trois fois plus que souhaité.Il semble donc bien que Bové ira. La donne à gauche en sera vraiment changée. Nous risquons de nous retrouver dans la situation catastrophique: trois candidats issus de la gauche du 29 mai... Pas mal, pour des gens qui voulait l'unité. Peut-être Besancenot n'aura-t-il pas ses 500 parrainages ? Peut-être Buffet reculera-t-elle par crainte de l'échec face à Bové ?Quoi qu'il en soit, il sera difficile de rester en marge de la nouvelle campagne qui se lance.Il est regrettable que nous l'abordions dans la pire des conditions, et en ayant renié pas mal de nos idées...Il est certain que tout cela laissera des traces, et les campagnes suivantes (législatives et municipales) ne vont pas être tristes.Et celles-là, elles sont encore plus importantes que la présidentielle !